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Chapitre trente-sixième.
Ci devise comment on doit aler en queste pour oïr rere les cerfs.


Mes li vueill aprendre d’aler devant le jour pour oïr rère les cerfz, qui par avanture reront en la forest en diverses pars et regarder selon la voix de luy lequel li semble plus grant cerf et touzjours escoutant en aprouchant de luy au dessouz du vent, en guise que quant viendra au leissier courre, il ne faille que le dressier du limier. Et tantost qu’il verra que ce soit du cerf, qu’il abate les chiens après ; et ce doit estre bien matin ; si matin comme on pourra veoir le cler jour quar les cerfz déchassent les biches en celuy temps et vont sà et là et ne demuerent point en un lieu einsi comme ilz font en la droyte saison. Et pour ce que on ne les pourroit approcher du limier, est il bon que on leisse tantost courre, quar les chiens l’iront plus tost raprocher et sevreront[1] les cerfs les bons chiens des biches.

Cerfz reent en diverses manières selon qu’ils sont vieilz ou juenes, et selon qu’ils sont en pays recoy[2], qu’ilz n’ont oy les chiens ou qu’ils ne les ont oys. Les uns reent hault et à pleine guele ouverte et souvent et la teste levée en amont. Et ce sont

  1. Sevreront, sépareront. Voyez la note de la page 109.
  2. Recoy ou requoy, tranquille, retiré. Voyez page 13.