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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/205

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Chapitre trente-septième.
Ci devise comment on doit aler en queste pour le sanglier.


Le vallet qui est nouvellement fet doit aler en queste pour le senglier en cieu manière, au commencement de la saison des sengliers, qui est, comme j’ay dit, vers la Sainte Croix de septembre, et il ha encore aux champs des demourans des blez et autres fruitz de quieuque condition qu’ilz soyent, là doit il aler pour encontrer le senglier ; quar voulentiers ilz vont aux vinhes et aux pommes soient sauvaiges ou non. Et quant les fruiz de la terre sont recueillis, que on n’en trueve mes sur les champs, ne pommes ne raysins, lors doit il aler ès forès où il ait de glant et de fayne. Et quant la glant et la faine ont passé leur sayson, lors doit aler en queste aux fouges[1] pour les racines qu’ilz mengent et de l’esperge. Et aussi puet il aler en queste aux mares et marrhez et ruysseulz pour encontrer au sueill et au mengier ; quar aucunefois

  1. Voici comment le mot fouge est expliqué par Du Fouilloux, chap. xlviii : « Car il faut entendre que toutes espèces de fruits qu’il peut manger sans fouger, se doivent nommer mangeures ; et toutes autres choses où il lève la terre avec le nez (autrement appelé boutoüer) pour avoir les racines se doivent nommer fouge. »