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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/225

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retourner sur le feu trois fois ou quatre, jusques tant qu’ilz soyent bien cuiz et vuydiez. Et on doit prendre du pain selon les chiens qui y sont ou pou ou trop et fère plateaus tout autour du pain, et puis ces plateaux mouillier dedenz le sang que on hara gardé dedenz le vaissel et geter sus les breses les dis plateaux ensantez, et d’une et d’autre tourner ; puis soit découpé, et boyaus et pain et tout quant que le senglier avoit dedens soy et meslé ensemble. Et quant il sera un peu froit, si forhue les chiens, et les fasse mengier.

L’en fait le fouaill aux chiens pour deux choses : l’une quar la chair ne le sang du sanglier n’est point si plesant ne si savoureuse à mangier aux chiens comme est du cerf ou d’autre beste rousse ; et pour ce, quant elle est cuyte, elle est plus savoureuse et plus voulentiers la menjent ; et aussi y leur fait plus grant bien quand elle est cuyte et chaude que se elle estoit crue et froyde ; quar ou le temps que l’on chasse les sangliers, il fet grans frois, et par aventure les chiens aront passé yaues, ou hara pieu sur eulz ; einsi que le feu, quant ilz sont revenuz à l’ostel, leur fait grant bien pour la froidour et pour ressuyer les, tout einsi les fait grant bien le fouaill quant il est cuyt, quar il leur eschaufe dedans tout le corps. Et doit estre fete la cuyrée du cerf, par droit, là où la prennent, comme j’ay dit, se on ha de quoy le fere, ou il n’est trop tard ; et du senglier doit estre fet le fouaill quant on est revenu à l’ostel. Ore se le vallet des chiens aprent bien ce que j’ay dit, et aime son mestier, et y a bonne diligence, et est subtil, et a bonne connaissance et bon sen naturel, je vous promet qu’il sera bon vallet de chiens et bon veneur. Devez entendre que je ne met point en mon livre quester ne leisser courre de limier, se n’est de cerf et de sanglier ; quar les autres bestes, tant de douces comme de mordans, diray je comment chescun se doit quester chassier et prendre et deffere, et fere le droit aux chiens, quant j’aray fet veneur de cet enfant que j’ay jà fet vallet de chienz.

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