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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/242

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fustoyes ou hautes forés ; quar les fustoyes et hautes forès ce sont les haus arbres ; mes dessouz est cler païs, si ne li grève pas tant à y fuyr comme il fait parmy le fort boys et espès ; quar il fuyt tousjours à l’ombre et au fort bois il ne le fet pas. Et quant il sent la froideur de l’ombre et le biau païs qui ne li grieve point à courre ni à fuyr, pource qu’il est cler dessouz, lors aloinhe il les chiens en fesant ses reuses et estourses ore courtes, ore longues, ore d’une part ore d’autre. Donc doit il bien garder le veneur comme il chasse ne de quoy, et bien requérir et sagement et subtillement en prenant bien apertement ses tours et esseinz. Et devez savoir que si un cerf se destourne hors de sa reuse au commencement et ès premières reuses à quelque main que ce soit ou à destre ou à senestre deux foys ou troys en suyvant à l’une part, jà de tout le jour ne fera reuse qu’il ne se destourne à celle meisme part qu’il ara commencée. Et en ce cas doit le veneur, quant il s’en apersoit, prendre le tour de celle part, et tousjours le nez des chiens au vent, affin que les chiens le puissent plus tost dressier. Et parmi cieulz fustoyes, faut on voulentiers le cerf par les raisons que j’ay dites. Et aussi les chiens n’en pevent mie si bien assentir comme ilz font parmi les fourz, ne se pevent si bien tenir à routes ; quar quant les chiens chassent parmi les fourz, ils vont tousjours la menée par où le cerf va. Et quant ils sont au cler pays, ils se balancent sà et là pour ce qu’ilz ont bel aller. Et aucunefois accueillent le change, ou aucunefois par le cler païs et par leur radeur trespassent routes. Et aussi le cerf y fet plus souvent et plus à son aise ses reuses comme j’ay dit, qu’il ne fet aux fours, tant que avant que les chiens ayent deffet ses reuses, quar il en aura fet souvent ore longues ore courtes par le beau loysir qu’il ha, les chiens le faudront tout à net ; tant leur fuyra de fort longe et tant aura fet de reuses que les chiens ne veneurs ne sauront quelles erres l’enportent.

Et par les choses suzdites l’ay je veu faillir aux deux muetes ensemble du roy Phelippe et du comte d’Alenson son frère, qui avoient meilleurs chiens lors qu’il n’a nulz maintenant ou