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Chapitre cinquante-unième.
Ci devise comment on doit chassier et prendre les connins.


Et quant le veneur voudra chassier connins, il doit avoir chiens d’oysel que l’en apèle espainholz, et doit fere querir par les hayes et par les buyssons au pays où il cuydera qu’ils demuerent et avoir aussi des lévriers petis pour le lièvre et pour le connin : et se levriers les prennent, c’est bien fet, et si non, les chiens d’oysiauls les feront entrer par les fosses. Et quant ilz seront dedens, ilz doyvent metre les bourses, qui sont faites de corde, au pertuis des terriers, en tanz pertuis comme il hara bourses, et les autres pertuis il doit estouper, fors que un par où il boutera le fuyron qu’il doit avoir. Et le fuyron doit estre muselé ; quar autrement, s’il occioit le connin dedans, il ne issiroit des fosses par deux ou trois jours, mes le mengeroit dedans et se demourroit[1].

  1. Voici comment on doit museler, ou, ainsi qu’on dit maintenant, encameler le furet. Avec une petite ficelle peu tordue, pour qu’elle soit moins dure, on noue en dessous la mâchoire inférieure du furet, en passant cette ficelle derrière les deux premiers crocs, afin de la fixer. On prend ensuite la mâchoire supérieure que l’on joint à l’autre par un double nœud sur le nez. On tord ensemble les deux brins de ficelle depuis le nœud jusqu’au col. Là, on les partage de nouveau pour que chacun