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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/282

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vriers. Et autant, aussi tout de ranc, darrière celles, les unes endroit des autres, au giet d’une flèche l’une leisse loing de l’autre. Einsi doit fere de leisses trois ou quatre doubles, selon qu’il hara de levriers et regarder touzjours le vent, que les lous ne puissent avoir le vent des lévriers. Et doibt avoir mandé toutes les gens enquoy il a mandement, un ou deux jours devant, et prié tous ses voisins qui seront près de luy, qu’ilz li vieignent aydier à chassier les lous et ilz le feront voulentiers, pour le dommage qu’ilz leur font de leur bestailz. Et quant il hara assez de gens et hara assis ses lévriers, il doibt metre toute la gent autour du buisson, fors que devant les lévriers, le plus près qu’il pourra l’un de l’autre, selon les gens qu’il hara et cela apelle l’en défenses, pour ce qu’ils défendent qu’il ne s’en aillent fors parmi les lévriers ; et doyvent être mises les défenses l’une dessà l’autre delà, toutes ensemble, les unes gens en venant contre les autres, affin qu’il soit plus tost fet. Affin que si on les metoit touz par une part, et ilz orroyoient le bruyt de la gent, ils s’en iroyent par l’autre ; mes quant ils seront tous mis en un cop, l’un d’une part, l’autre de l’autre, en venant les uns contre les autres, ilz n’oseront aler fors que parmi les lévriers quar ilz orront le bruit par toutes parts.

Lors doit aler le veneur à tout son limier avec ses chiens à la charoigne où ilz aront mengié et le doit dressier du limier hors de la charrogne, jusques là où ilz entrent au fort. Et lors il doit abatre le tiers de ses meilleurs chiens et que mieulz le chassent. Et les autres chiens doit fère tenir parmi les voyes du buisson et les fere releisser quand mestier sera ; quar un lou tourne bien longuement en son buisson aucunefois avant qu’il isse hors.

Et doit chevaucher le veneur ses chiens de près, et huer, et corner souvent, afin que ses chiens le chassent mieulz. Quar moult de chiens doubtent à chasser le lou. Pour ce est bon qu’il les chevauche de près et les eschauffe et resbaudisse.

Et doivent estre mis les lévriers bien couvers de fueille, de bois, einsi que j’ay dit sà devant. Et les premières leisses le