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était accompagné de deux cents chevaliers de Foix et de Béarn qu’il avait mandés, de la fleur de la noblesse et des États du comté, en sorte que sa suite se composait de plus de six cents chevaux.

Le comte de Foix fut reçu aux Jacobins, et le reste de la journée se passa à installer, dans leurs logements, les personnes qui l’avaient accompagné. Le lendemain, escorté de deux cents chevaliers, il se rendit au château que Charles VI occupait. Le roi, pour lui faire honneur, avait quitté ses appartements, et l’attendait dans la grande salle. « Gaston, lorsqu’il vit ce prince, les seigneurs de France, son frère et son oncle, pour honorer le Roi et non autrui, s’agenouilla tout bas d’un genou, et puis se leva et passa avant, et à la seconde fois il s’agenouilla moult près du Roi. Le Roi le prit par la main et l’embrassa, et leva sus et lui dit : Comte de Foix, beau cousin, vous êtes le bienvenu. Votre vue et venue nous réjouit moult grandement.

» — Monseigneur, répondit le comte de Foix, grand merci, quand tant vous en plaît à dire. » Il s’entretint ensuite longtemps avec le roi. Il eut l’honneur de dîner à la même table que lui, avec les ducs de Bourbon et de La Marche. « Quand on eut dîné, on leva les tables, et après grâces rendues, on prit autres esbatements, et furent le roi et les seigneurs en étant sur leurs pieds en chambre de parement, près de deux heures, en ayant ménestriers, car le comte de Foix s’y délectoit grandement. »

Tant que Gaston resta à Toulouse, il y eut chaque jour de nouvelles fêtes et de nouveaux divertissements où il se signala par sa magnificence. Il donna un jour à dîner aux ducs de Bourbon, de Touraine, de la Marche et aux principaux seigneurs qui avaient accompagné le roi. Charles s’y rendit lui-même vers la fin du repas, suivi seulement de quelques chevaliers. « Le comte de Foix, de la venue du roi, pour ce que tant s’étoit humilié que de venir jusque à lui, fut très grandement réjoui, et aussi fut toute la compagnie. » Les divertissements