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pas si bien dite et parle français comme mon propre langage »[1].

Nous mettons enfin aux mains des historiens un document qui, sans doute, ne saurait réformer l’histoire de Gaston-Phébus, telle que nous l’ont faite Froissart, les pièces de la collection Doat[2], les vieux écrivains, Mgr de Marca et les travaux savants de Paul Raymond[3], mais qui, néanmoins, jette sur les dernières années du célèbre comte de Foix, un jour bien nouveau.

Les deux premiers chapitres, écrits en latin, rappellent les Confessions de St-Augustin, par l’expression parfois, toujours par les sentiments de contrition qui les caractérisent. Les autres chapitres sont autant de psaumes dans lesquels le nouveau David ne cesse de faire appel à la pitié divine, à cause de la miséricorde infinie par laquelle tout a été créé.

Le copiste nous apprend que son travail a été commencé le 1er jour de mai 1387. Né en 1319 et mort en 1391, Gaston-Phébus nous a donc dépeint dans son Livre des Oraisons, l’état de son âme avant sa 66e année. À cet âge, le Prince était encore vert[4].

Sur la fin du xive siècle, avons-nous lu, ou en 1500, ce Livre reçut les honneurs de l’impression. À cette époque, on le sait, on m’imprimait que les livres de première importance.

Plus de cinq cents ans se sont écoulés depuis le jour où Gaston-Phébus reconnut les services de son « Trésorier » par le fief du Basacle qu’il créa. En publiant ce document, tout à l’honneur de la

  1. M. S. p. 109.
  2. Elle contient 258 volumes de copies faites sous la direction de Jean de Doat, de 1665 à 1670. Plusieurs intéressent le pays de Béarn. Arrivée à Paris en 1732, cette collection se trouve à la salle des M. S. de la B. N.
  3. Archiviste des B.-Pyrénées, il a illustré son nom en éclairant, cataloguant les M. S. confiés à son savoir et à son zèle.
  4. Pour simple mémoire, mentionnons du même auteur, dans ce même M. S, un Traité sur les Faucons et autres chasses, qui n’offre aucun intérêt.