Page:Gaston de Villèle et Charles de La Noue - Les Français zouaves pontificaux (1903).djvu/8

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Les Français « Guides de La Moricière », ces premiers-nés de la défense du Saint-Siège, sous le commandement du comte de Bourbon-Chalus, sont là aussi. De même, les « Artilleurs Pontificaux » que dirigeait avec tant d’habileté le colonel de Blumensthil, secondé par le capitaine Daudier et les lieutenants de Quatrebarbes, de Falaiseau et Siméon. De même encore, les « Dragons Pontificaux » que commandaient MM. de Saintenac et le Pays du Teilleul.

Mais, puisque le Régiment s’est en quelque sorte continué en France, comment ne pas songer à rappeler l’héroïsme des Bouillé, la figure si caractéristique du marquis de Coislin, la charge légendaire de Loigny où les Volontaires de l’Ouest, ces seconds nous-mêmes, nos frères, nos amis, laissèrent tant des leurs sur le champ de bataille. Ils étaient partis trois cents ; ils revinrent soixante-quatorze ; les autres étaient tombés glorieusement pour la patrie. Les « mercenaires », les anciens Zouaves Pontificaux, qui les encadraient, en versant généreusement alors le sang qu’ils avaient offert à Pie IX, montrèrent combien étaient inséparables dans leurs cœurs l’amour de l’Église et l’amour de la France.

Nous voulions faire pour les Volontaires de l’Ouest ce que nous avons fait pour les Zouaves Pontificaux. Hélas ! nous nous sommes heurtés à un obstacle infranchissable. Aucun guide certain, aucune source d’information. Deux matricules ont été établies pour la « Légion des Volontaires de l’Ouest ». L’une s’étendait depuis la formation, 7 octobre 1870, jusqu’au 1er avril 1871 ; l’autre, depuis cette date jusqu’au 15 août 1871, jour du licenciement à Rennes. Celle-ci est seule entre nos mains ; elle ne donne que dix-sept cent soixante noms, et les V. O. ont été plus de cinq mille. Sans doute, la première matricule contient les autres ; mais tout porte à croire qu’elle aussi a disparu dans l’incendie de la Basse-Motte, dont nous avons parlé plus haut. Le volume, que nous destinions aux V. O. est donc, d’après votre avis même, mon Général, impossible à faire, et nous nous voyons dans la cruelle obligation de ne rien donner plutôt que