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Page:Gasztowtt - Le Poète polonais Jules Slowacki, 1881.djvu/45

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sonne ; le bruit de la cloche produit une réaction terrible sur son cerveau bouleversé, ses facultés s’évanouissent, et il tombe inerte devant la porte.

Le tzar, réveillé par la chute, accourt, s’empare d’une épée et, la mettant sur la gorge de Kordian, le somme d’avouer que ce meurtre est l’œuvre du grand duc Constantin, son frère. Le blessé répond par des phrases incohérentes, et le tzar le livre à ses gardes, ordonnant qu’il soit fusillé s’il n’est pas reconnu fou.

La scène suivante se passe à l’hôpital des fous où Kordian est enfermé ; il reçoit la visite d’un médecin fantastique, qui, par des propos ironiques, cherche à tuer son enthousiasme et à étouffer sous ses moqueries son patriotisme. Cette conversation est interrompue par l’arrivée du grand-duc sur l’ordre duquel Kordian est saisi pour être conduit à la mort.

On l’amène sur la place de Saxe devant le front de l’armée rangée en bataille.

Le grand-duc, dont le tzar épie les moindres mouvements, interpelle avec rage le jeune homme. Il ordonne qu’une pyramide de carabines soit dressée, baïonnettes en l’air ; si Kordian franchit à cheval cet obstacle, il aura la vie sauve. Kordian refuse cette grâce, que le tzar Nicolas s’empresse d’ailleurs de ne pas confirmer. Le grand-duc se répand alors en invectives. Il offre une récompense au soldat qui sautera. Personne