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Tel n’est pas le cas, sans doute, pour les gisements d’instruments paléolithiques, reconnus un peu partout, mais particulièrement dans les terrains d’alluvion des environs de Gafsa et dans la vallée de l’Oued-Baiech ; tous les silex taillés qu’on y a découverts, haches, couteaux, grattoirs, pointes de flèche, appartiennent sans conteste aux premières périodes de l’âge de la pierre. Mais les stations préhistoriques de Tunisie n’ont été encore, malgré les belles études de MM. Collignon et Bertholon, qu’imparfaitement explorées, et les pierres éclatées recueillies jusqu’ici ne présentent, même les plus typiques, qu’un intérêt médiocre.

Par contre, les monuments mégalithiques, dolmens, menhirs, chouchets et basinas, qu’on signale sur tous les points du territoire, appartiennent à diverses époques et se perpétuent à travers les âges en des types immuables que les descendants des populations primitives reproduisent encore à l’époque romaine. Il est impossible de tirer de leur étude des conclusions précises pour une période déterminée.

Une autre difficulté provient de ce que ces monuments sont souvent assez mal caractérisés ; l’on ne sait à quelle époque, à quelle population les attribuer ; ainsi, beaucoup de tombeaux, creusés dans le roc, peuvent aussi bien être l’œuvre d’envahisseurs carthaginois que de Berbères autochtones.

D’ailleurs, préhistoriques ou non, libyques, phéniciens ou liby-phéniciens, ces monuments n’ont qu’une valeur documentaire restreinte, et qui ne peut suffire : ils sont tous funéraires. Des peuples qui ont précédé les Romains en Tunisie, nous ne connaissons à proprement parler que les tombeaux.