Le travailleur, de son côté, moralisé par le christianisme, forma d’innombrables et fraternelles associations avec ses compagnons de labeur, afin de trouver dans une caisse de réserve les secours que les circonstances pouvaient lui rendre nécessaires, et, par ce moyen, de laisser à de plus pauvres que lui les ressources générales de la charité publique.
« La Fraternité fut le sentiment qui présida à la formation des communautés de marchands et d’artisans constituées sous le règne de saint Louis. Dans ce moyen âge qu’animait le souffle du christianisme ; mœurs, coutumes, institutions, tout s’était coloré de la même teinte. Le style même des statuts se ressentait de l’influence dominante de l’esprit chrétien. La compassion pour le pauvre, la sollicitude pour les déshérités de ce monde se font jour à travers les règlements de l’antique jurande. Si l’on reconnaît dans les corporations l’empreinte du christianisme, ce n’est pas seulement parce qu’on les voit dans les cérémonies publiques promenant solennellement leurs religieuses bannières ; ces pieuses cérémonies exprimaient les sentiments que fait naître l’unité des croyances. Une passion qui n’est pas aujourd’hui dans les mœurs ni dans les choses publiques rapprochait alors les conditions et les hommes : la charité.
» L’Église était le centre de tout. Elle marquait l’heure du travail, elle donnait le signal du repos. Quand la cloche de Notre-Dame ou de Saint-Méry avait sonné l'Angélus, les métiers cessaient de battre, l’ouvrage restait suspendu ; et la Cité, de bonne