elles d’édifier aujourd’hui une société durable, qu’il est impossible de bâtir une ville dans les airs. Vie des nations modernes, il n’appartient pas plus aux médecins des sociétés malades de ne pas faire de ces lois divines la base de leur traitement, qu’il ne leur appartient de changer les lois du monde physique.
VIII.
Observation de ces lois.
L’Europe, devenue chrétienne, embrassa avec ferveur cette double loi. Le riche fut magnifique dans sa charité ; ses fondations en faveur des pauvres couvrirent longtemps le sol de l’Europe et de la France en particulier. Confiées à la garde fidèle de la religion, elles devinrent les splendides Caisses d’épargne du travailleur, l’inépuisable patrimoine du malheureux. Non-seulement le pauvre eut du pain, des vêtements, un asile ; mais encore on créa pour lui un service public et vraiment royal de charité. Aussi nombreux que sont les besoins moraux et matériels de l’homme, aussi nombreuses furent les branches de l’admirable service dont nous parlons. L’enfant eut des instituteurs, l’orphelin des pères et des mères, le malade des médecins et des gardes, le vieillard, le blessé, le lépreux, le pestiféré, le coupable même, en un mot, le malheureux, quel qu’il fut, se vit entouré de soins assidus et d’amis dévoués ; tout cela se faisait sans coûter un denier à l’État.