égala la moitié de la dépense nationale, si on en soustrait les intérêts de la dette.
» Depuis 1823, la taxe s’est progressivement accrue ; maintenant elle a, à peu près, atteint, par le cours naturel des choses, le maximum auquel les intempéries de 1816 l’avaient portée. Elle absorbe plus du sixième du revenu net des propriétés immobilières. Calculée par tête, en raison de la population, elle est double de ce qu’elle était en 1780. On estime que le nombre des assistés s’élève au-dessus du quart et presque au tiers du nombre des habitants. Les sommes dépensées seulement en enquêtes relatives à l’état des pauvres, suffiraient à elles seules pour montrer l’énormité des charges que la taxe impose à la nation. Déjà en 1 828 elles montaient à plus de 140,000 liv. sterl. (3,465,000 fr.). En vain a-t-on rendu des lois pour que la taxe n’excédât pas, en divers lieux, une somme calculée sur les années précédentes. On s’est vu dans l’obligation de les supprimer devant le paupérisme toujours grandissant. Il en est de même, à bien peu d’exceptions près, dans les autres pays réformés[1]. »
L’impôt écrasant qui pèse sur l’Angleterre a sans doute créé au pauvre anglais une condition voisine de l’aisance ? C’est tout le contraire qui a lieu. Nulle part, en Europe, les pauvres ne sont ni plus nombreux, ni plus misérables. Tandis que les bouges
- ↑ De la Charité légale, etc., par M. Naville, ministre protestant de Genève. — Ouvrage qui a obtenu le tiers du prix de l’Académie française.