Page:Gaume - L'europe en 1848, 1848.djvu/28

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Il n’est donc que trop vrai, depuis longtemps l’Europe et la France en particulier violent une des lois fondamentales des sociétés chrétiennes, la loi de la charité. Il est plus que temps d’y prendre garde : d’un jour à l’autre la mesure peut déborder. Alors il y aura de sanglantes représailles : nous en savons déjà quelque chose. Dans l’ordre moral aussi bien que dans l’ordre physique toute action violente qui dérange l’équilibre des forces contraires, est nécessairement suivie d’une réaction proportionnée.


XVII.

Violation de la liberté.

A son tour la loi de la liberté a été violée. Le christianisme est le père et le principe permanent de la liberté. Or, qu’est-ce que l’histoire dont nous venons d’esquisser les principaux faits ? sinon l’histoire de la violation flagrante et plusieurs fois séculaire de la liberté du christianisme. Ici personne n’est innocent. Peuples et rois, riches et pauvres, ouvriers de l’atelier et ouvriers du cabinet, tous ont porté des atteintes plus ou moins graves à ce principe tutélaire. Tandis que les maîtres ont jugé le Christ digne de mort, les serviteurs lui ont donné des soufflets. Pas une des libertés dont il est la source qui n’ait été violée.

Violation de la liberté de la charité, à qui on a lié les mains pour l’empêcher de travailler au bien-être matériel et moral de la société. Violation de la liberté de la vérité, qu’on a persécutée, honnie, bâil-