time, aux seconds un juste salaire ; c’est protéger l’ouvrier contre la cupidité du maître, et le maître contre la paresse et le mauvais vouloir de l’ouvrier ; en un mot, c’est substituer la raison et l’équité, au caprice et à l’arbitraire, de quelque part qu’ils viennent. Réduite à ces termes élémentaires, l’organisation du travail n’a, comme toute question organique, qu’une importance secondaire. Dans l’état normal des sociétés elle ne peut en avoir d’autre.
Comment donc a-t-elle pris tout à coup des proportions gigantesques ? D’où vient qu’elle prime toutes les autres questions, qu’elle absorbe complètement les esprits, et qu’elle est devenue pour notre jeune République une question de vie ou de mort ?
Si peu qu’on réfléchisse, il est facile de répondre. Sous cette question inoffensive en apparence, se cache le plus formidable problème de notre époque. Deux sociétés sont en présence ; l’une dit : conservation de la propriété et des droits acquis ; l’autre dit : remaniement, partage, confiscation de la propriété au profit de l’État, abolition des droits acquis au profit de l’égalité universelle. C’est la guerre de ceux qui ont et de ceux qui n'ont pas. Tel est, dans son point le plus avancé, le problème qui s’agite en ce moment. Mais en prenant la question dans un sens plus vulgaire, il faut reconnaître encore qu’elle est mal posée.
comme pour faire entendre que tous les autres citoyens sont des fainéants, ou que le travail de l’atelier est le plus noble de tous et le seul utile à la société. L’esprit de l’anarchie est tout entier dans cette nuance de langage, comme la toute-puissance de l’industrie moderne est dans un peu de vapeur.