son activité intellectuelle, de sa sollicitude aux intérêts du pauvre, et lorsqu’il le démoralise par ses exemples. Dans tous ces cas, il abuse de sa position : il devient oppresseur, il vit injustement aux dépens du pauvre dont il retient le patrimoine et dont il provoque la haine et la jalousie ; il outrage la Providence, il compromet sa propre fortune et l’ordre social tout entier, en autorisant par sa dureté les théories qui tendent à faire regarder la propriété comme un vol, et la possession comme la détention inique d’un bien qui, en partie du moins, appartient légitimement au pauvre. Il faut donc avant tout rendre le riche vraiment charitable ; mais, pour le rendre vraiment charitable, il n’y a pas deux moyens, il n’y en a qu’un, c’est de le rendre consciencieux et moral.
De son côté le pauvre, l’ouvrier viole les lois de charité et de liberté, et lorsqu’il refuse de travailler, et lorsqu’il travaille mal, et lorsqu’il trompe dans la fabrication ou dans la vente de ses produits, et lorsqu’il impose aux maîtres ses injustes caprices, et lorsqu’il consume périodiquement en débauches de quelques heures le fruit de plusieurs jours de travail. Dans tous ces cas, il vit injustement aux dépens du riche ; il épuise, sans les mériter, les bienfaits de la charité ; il aggrave le sort de son confrère laborieux et honnête, qu’il prive entièrement ou en partie des secours auxquels lui donnent droit ses infirmités et sa misère. Il faut donc avant tout rendre le pauvre, l’ouvrier vraiment libéral ; mais pour le rendre vrai-