ssion exclusive ; celle des législateurs est de le seconder. Le législateur le seconde lorsqu’il lui assure sa liberté d’action pleine et entière ; lorsqu’il favorise de tout son pouvoir l’établissement des services publics et gratuits de charité spirituelle et corporelle que le christianisme veut organiser ; lorsqu’il encourage les associations où le maître et l’ouvrier, le riche et le pauvre se trouvent dans un fraternel contact, pour accomplir sous l’influence chrétienne la double loi de la liberté et de la charité. Qu’on examine la question sous toutes les faces, on verra, en fin de compte, que tel est le premier et le dernier remède au mal.
Ajoutons qu’il est d’une urgence qui ne souffre pas de retard. C’est à tous les citoyens, c’est aux dépositaires du pouvoir surtout, qu’il faut répéter aujourd’hui ce cri lugubre qui retentissait naguère au milieu des ténèbres, dans les rues de Paris : Sentinelles, prenez garde à vous ! La tentative sauvage qui vient de mettre la société à deux doigts de l’abîme, ne sera, si vous vous endormez, que le premier acte d’une épouvantable tragédie, dont la ruine de la France d’abord et plus tard de la vieille Europe sera le sanglant dénoûment.
Prenez garde à vous ! Le mal est dans les âmes. Veillez aux besoins moraux, bien plus encore qu’aux intérêts matériels de la société. La victoire que vous venez de remporter dans la rue est une victoire purement matérielle. Le principe de la lutte reste intact ; on ne tue pas les principes à coups de canon.