jamais dans la rue. Aveuglement fatal, si vous ne le cherchez pas où il est ; trahison, si, le sachant, vous ne travaillez pas à l’éteindre ; malheur, si vous n’y parvenez pas !
En vous contentant de rétablir tant bien que mal et de protéger l’ordre matériel, que faites-vous ? Architectes qui bâtissez sur le sommet brûlant du Vésuve, vous vous contentez, pour asseoir votre édifice, de niveler le sol tourmenté par la dernière éruption du volcan, de balayer la couche de cendres chaudes dont il est couvert : et vous oubliez qu’à deux pieds de profondeur bouillonne, dans les vastes flancs de la montagne, une mer de feu, qui, demain brisant la croûte légère qui la sépare de vous, lancera dans les airs les débris épars de l’édifice et les cadavres mutilés de ses habitants.
Or, le foyer du mal est dans le cœur humain. Là, se forment et s’élaborent tous les projets anarchiques qui débordent ensuite en lave brûlante sur la société. Là, sont tous les instincts de désordre, de vol et de cruauté ; car là vit toujours quelque chose du barbare. Voilà pourquoi, vous ne l’ignorez plus, des barbares se rencontrent toujours au sein des peuples civilisés.
Une seule puissance peut dompter ces tigres de la civilisation, bien plus féroces que les tigres du désert. C’est la puissance qui a dompté tous leurs devanciers, Alains, Huns, Goths, Vandales, et qui dompte encore aujourd’hui les anthropophages de l’Océanie. Cette puissance, retenez-le bien, c’est le christianisme, et le christianisme seul.