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Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/79

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sance. Que ma poitrine désormais ne soit que la prison de marbre de mon cœur glacé ; s’il se révolte et veut battre encore, que ma volonté lui devienne un geôlier inflexible !… Aidez-moi, descendez, purs Esprits de l’air ! Faites-moi rigide comme les déesses de jade, qui tiennent les paupières baissées pour ne rien voir des choses de ce monde !…

Les deux suivantes reviennent par le jardin au bas du sentier impérial, et se prosternent.

PREMIÈRE SUIVANTE

L’astrologue est prêt à répondre à Votre Majesté.

L’IMPÉRATRICE

Qu’il vienne. (Les suivantes se relèvent et s’éloignent.) Ce serpent qui m’enlaçait. Ah ! ce ne peut pas être lui !… Son regard dominateur, rivé au mien, restait noble et clair, pourquoi me serait-il apparu sous cette forme hostile et affreuse ? Non, dans une âme qui a ces yeux-là, aucune trahison ne saurait germer… Ce ne peut pas être lui… Et cependant… je m’enivrais de cette étreinte glacée : alors, quel autre au monde ?…