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Page:Gautier-Lopez - Regardez mais ne touchez pas.djvu/12

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PREMIÈRE JOURNÉE.

Un site dans le parc d’Aranjuez : de chaque côté un pavillon. — Au fond, une élévation de terrain praticable.



Scène I.


LE COMTE DE SAN LUCAR, seigneurs et pages. DONA BÉATRIX.
LE COMTE.

Quel est ce bruit, que se passe-t-il, c’est la voix de ma nièce ?


DONA BÉATRIX, accourant.

Au secours !… au secours !…

LE COMTE.

Qu’est-ce ?

BÉATRIX.

La Reine…

LE COMTE.

Eh ! bien ?

BÉATRIX.

Son cheval s’est emporté !…

LE COMTE.

Grand Dieu !

BÉATRIX.

Il l’entraîne à travers champs dans la direction du Tage !…

LE COMTE.

Que Notre Dame soit en aide à sa gracieuse Majesté ; je fais des vœux pour sa conservation, comme le doit tout fidèle sujet.

BÉATRIX.

Il s’agit bien de cela ! courez !… volez !… il n’est peut-être plus temps !… Chaque seconde qui s’écoule raccourcit d’une année la vie de sa Majesté !

LE COMTE.

J’avais bien dit à notre charmante souveraine de se défier de ce cheval noir qu’elle veut toujours monter… au lieu de la haquenée traditionnelle ; mais maintenant, on me traite de vieux fou, de radoteur gothique.

BÉATRIX.

Vous me faites mourir d’impatience, avec vos phrases compas-