Page:Gautier-Lopez - Regardez mais ne touchez pas.djvu/68

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enfin découvert la vérité… À vous, don Gaspar, tous nos bienfaits, toute notre reconnaissance… À vous la main de dona Béatrix… Quant à vous, don Melchior, une prison perpétuelle…

MELCHIOR.

Pardonnez, Majesté Le désir de m’illustrer… ce besoin des grandes âmes…

LA REINE.

Votre forfanterie est le moindre de vos crimes… mais votre audace sans nom…

MELCHIOR.

Pardonnez encore, Majesté… Je n’avais que de bonnes intentions… je voulais vous épouser.

LA REINE.

Vous irez à la tour de Ségovie, méditer sur la valeur de vos paroles…

MELCHIOR.

Ô ! mon oncle !… intercédez pour moi.

LE COMTE.

Laissez-moi, Monsieur !

MELCHIOR.

Malheureux don Melchior, abandonné de Dieu et des hommes ! Qui donc viendra à ton aide ?…

GRISELDA.

Moi !…

DON MELCHIOR.

Je ne suis donc pas abandonné des femmes !

GRISELDA.

Vous êtes entré chez moi par la fenêtre à minuit et plusieurs minutes… heure qui a toujours passé pour indue… Vous me devez une réparation éclatante… je réclame votre main !…

DON MELCHIOR.

Vous réclamez ma main ?… bons alguazils, entraînez-moi sur la paille humide des cachots !

LA REINE.

Attendez… Griselda a raison… l’honneur de ma suivante ne doit pas même être soupçonné. Nous vous pardonnons à une condition : vous donnerez votre main à cette jeune fille… je le veux… je me charge de sa dot

MELCHIOR.

Votre Majesté ordonne, j’obéis ! Vive la Reine.

TOUT LE MONDE.

Vive la Reine. (Musique.)

LA REINE.

Au bal, Messieurs.