Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/126

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sionnaient diversement les deux auditeurs. ― Octave y entendait la confirmation de la sentence prononcée au jardin Salviati, par cette belle bouche que jamais ne souilla le mensonge ; Olaf y puisait une preuve de plus de l’inaltérable vertu de la femme, qui ne pouvait succomber que par un artifice diabolique. Aussi une rage subite s’empara de lui en voyant son spectre animé par une autre âme installé dans sa propre maison, et il s’élança à la gorge du faux comte.

« Voleur, brigand, scélérat, rends-moi ma peau ! »

À cette action si extraordinaire, la comtesse se pendit à la sonnette, des laquais emportèrent le comte.

« Ce pauvre Octave est devenu fou ! » dit Prascovie pendant qu’on emmenait Olaf, qui se débattait vainement.

« Oui, répondit le véritable Octave, fou d’amour ! Comtesse, vous êtes décidément trop belle ! »


XI


Deux heures après cette scène, le faux comte reçut du vrai une lettre fermée avec le cachet