Cette veste était d’une étoffe d’or avec des ramages et des fleurs en pierreries, les feuillages en émeraudes, les roses en rubis, les fleurs bleues en turquoises ; ― elle n’avait pas de manches et permettait à deux bras charmants de faire admirer la sveltesse de leur galbe.
Ce qui donnait un caractère piquant et singulier à ce costume de la Javanaise, c’est qu’il y avait une assez grande distance entre le corset et la ceinture du pantalon, en sorte que l’on voyait à nu sa poitrine, ses flancs potelés, plus polis et plus luisants que du marbre, ses reins souples et cambrés, et le haut de son ventre, aussi pur qu’une statue grecque du beau temps.
Ses cheveux étaient divisés, comme nous l’avons dit, en quatre tresses mêlées de fils d’or qui tombaient jusqu’à ses pieds, deux devant, deux derrière ; une fleur de camboja s’épanouissait de chaque côté de ses tempes bleuâtres et transparentes, où l’on voyait se croiser un réseau de veines délicates comme aux tempes du portrait d’Anne de Boleyn, et au bout de ses oreilles nacrées, enroulées finement, scintillaient deux scarabées dont les élytres, d’un vert doré, se coloraient de toutes sortes de nuances d’une richesse inimaginable ; un grand pagne de mousseline des Indes, avec un semis de petits bouquets d’or, négligemment roulé autour de son corps, estompait de sa blanche vapeur ce