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Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/447

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les petites tablettes de sycomore dans une boîte de bois précieux, où étaient enfermées deux unions de perles parfaitement rondes et du plus bel orient.

Voici ce que contenait la lettre :


« Plangon de Milet à Bacchide de Samos, salut.

« Tu as donné à Ctésias de Colophon la chaîne d’or qui est toute ta richesse, et cela pour satisfaire le caprice d’une rivale ; cette action m’a tellement touchée, qu’elle a changé en amitié la haine que j’éprouvais pour toi. Tu m’as fait un présent bien splendide, je veux t’en faire un plus précieux encore. Tu aimes Ctésias ; vends ta maison, viens à Athènes ; mon palais sera le tien, mes esclaves t’obéiront, nous partagerons tout, je n’en excepte pas même Ctésias. Il est à toi autant qu’à moi ; ni l’une ni l’autre nous ne pouvons vivre sans lui : vivons donc toutes deux avec lui. Porte-toi bien et sois belle ; je t’attends. »


Un mois après, Bacchide de Samos entrait chez Plangon la Milésienne avec deux mulets chargés d’argent.

Plangon la baisa au front, la prit par la main et la mena à la chambre de Ctésias :

« Ctésias, dit-elle d’une voix douce comme un son de flûte, voilà une amie à vous que je vous amène. »