Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/508

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nard. ― C’étaient, du reste, les seules vapeurs qui troublassent la pureté de l’azur. ― Les nuages d’une journée d’hymen ne doivent provenir que des parfums brûlés. ― Des branches de myrtes et de lauriers-roses jonchaient le sol, et sur les murs des palais se déployaient, suspendues à des anneaux de bronze, des tapisseries où l’aiguille des captives industrieuses, entremêlant la laine, l’argent et l’or, avait représenté diverses scènes de l’histoire des dieux et des héros : Ixion embrassant la nue ; ― Diane surprise au bain par Actéon ; ― le berger Pâris, juge du combat de beauté qui eut lieu sur le mont Ida, entre Héré aux bras de neige, Athéné aux yeux vert de mer, et Aphrodite parée du ceste magique ; ― les vieillards troyens se levant sur le passage d’Hélène auprès des portes Scées, sujet tiré d’un poème de l’aveugle du Mélès. ― Plusieurs avaient exposé de préférence des scènes tirées de la vie d’Héraclès le Thébain, par flatterie pour Candaule, qui était un Héraclide, descendant de ce héros par Alcée. Les autres s’étaient contentés d’orner de guirlandes et de couronnes le seuil de leurs demeures en signe de réjouissance.

Parmi les rassemblements échelonnés depuis l’entrée de la maison royale jusqu’à la porte de la ville par où devait arriver la jeune reine, les conversations roulaient naturellement sur la beauté de l’épouse, dont la renommée remplis-