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aventures du baron de münchhausen.

vers la fin de sa vie à charge à elle-même. S’habiller, se déshabiller, manger, boire, accomplir enfin maintes autres fonctions que je n’énumérerai point, lui rendaient la vie insupportable. Mon aïeul la mit en état de faire tout cela selon son caprice, par elle-même ou par procuration. Et que pensez-vous que demanda mon père en récompense de ce signalé service ? — la liberté de Shakespeare. — La reine ne put lui rien faire accepter de plus. Cet excellent homme avait pris le poëte en telle affection, qu’il eût volontiers donné une partie de sa vie pour prolonger celle de son ami.

Du reste, je puis vous assurer, messieurs, que la méthode pratiquée par la reine Élisabeth, de vivre sans nourriture, n’obtint aucun succès auprès de ses sujets, au moins auprès de ces gourmands affamés auxquels