Aller au contenu

Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CXVIII (??)

peine Gautier s’est-il aligné près des Sarrasins
ue ceux-ci l’assaillent à droite, à gauche, de toutes parts.
on fort écu est brisé en mille pièces,
on blanc haubert est rompu, et la broderie en est perdue.
lui-même, il est percé de quatre lances ;
n’y peut plus tenir, et quatre fois se pâme.
Qu’il le veuille ou non, il lui faut quitter le champ.
Voilà que, de son mieux, il descend la montagne
Et appelle Roland : « À mon aide, baron, à mon aide ! »Aoi.

CXIX

À Roncevaux la bataille est merveilleuse et pesante :
Olivier et Roland y frappent de grand cœur ;
L’archevêque Turpin y rend des milliers de coups ;
1415Les douze Pairs ne sont pas en retard.
Tous les Français se battent et sont en pleine mêlée ;
Et les païens de mourir par cent et par mille.
Qui ne s’enfuit ne peut échapper à la mort :
Bon gré, mal gré, tous y laissent leur vie.
1420Mais les Français y perdent leur meilleure défense,
Leurs forts épieux et leurs lances qui tranchent,
Leurs gonfanons bleus, vermeils ou blancs.
Le fer de leurs épées est brisé.
Et que de vaillants chevaliers ils ont perdus !
Quant à eux, ils ne reverront plus ni leurs pères ni leurs familles,
Ni Charlemagne qui les attend là-bas...




Cependant en France il y a une merveilleuse tourmente ;
Des tempêtes, du vent et du tonnerre,
1425De la pluie et de la grêle démesurément,
Des foudres qui tombent souvent et menu,
Et (rien n’est plus vrai) un tremblement de terre.