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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/217

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CXLV

Cependant le comte Roland appelle Olivier :
« Sire compagnon, ne serez-vous pas de mon avis ?
« L’Archevêque est un excellent chevalier ;
« Et sous le ciel il n’en est pas de meilleur :
1675« Comme il sait frapper de la lance et de l’épieu !
« — Eh bien ! » répond Olivier, « courons l’aider. »
À ce mot, les Français recommencent la bataille.
Durs y sont les coups, et rude y est la mêlée.
Les chrétiens y souffrent grand’douleur.Aoi.

CXLVI

Ils ont perdu leurs armes, les Français de France,
Mais ils ont encore trois cents épées nues.
Sur les beaumes luisants, ils frappent et refrappent encore.
Dieu ! que de têtes’ fendues par le milieu !
Que de hauberts en pièces ! que de broignes rompues !
Les pieds, les poings, le visage, ils coupent et tranchent tout-
« Ces Français nous défigurent, s’écrient les païens,
« Qui ne se défend n’a cure de sa vie. »
Et ils vont droit à Marsile :
« À l’aide, à l’aide, bon roi. »
Marsile les entend, Marsile s’écrie :
« O grande terre, que Mahomet te détruise,
« Puisque ta race a vaincu la mienne !
" Ne nous ont-ils pas déjà enlevé assez de nos cités
« Que tient aujourd’hui Charles à la barbe chenue ?
« Il a conquis Rome et la Calabre,
« Il a conquis Constantinople et Saxe la puissante.
« Ah ! plutôt mourir que de m’enfuir devant ces Français.
" Que nul ne pense à sa propré sûreté : frappez.
« Si Roland meurt, c’en est fait de la force de Charles ;
« S’il vit, c’en est fait de la nôtre !Aoi.

fit autant. " (Keiser Karl Magnus’s kronike.)

1679. Lacune comblée. Voir la note du t. 318.