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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/334

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3090 Escuz unt genz de multes conoisances.
Espiez unt forz e vertuuses hanstes,
Deci as ungles surit il armet de mailles.
Pois’, sunt muntet ; la bataille demandent.
Munjoie escrient. Od els est Carlemagnes.
Gefreiz d’Anjou i portet l’orie-flambe ;
Seint Piere fut, si aveit num Romaine,
3095 Mais de Munjoie iloec ont pris escange.Aoi.

CCLVI

Li Emporere de sun cheval descent,
Sur l’herbe verte si s’est culchiez adenz,

3090. Escuz de multes conoisances. Vers obscur. C’est la seule trace que nous trouvions, en notre poème, d’un ornement de l’écu gui, suivant quelques érudits, pourrait, de près ou de loin, ressembler à des armoiries. Or, ce n’étaient en aucune façon de vraies armoiries ; mais un signe quelconque, ou, plutôt, une multitude de signes divers pour se reconnaître dans la bataille. Dans Aspremont, les chevaliers de Charlemagne, que le poète assimile à des croisés, à lor armes vont la crois acousant : — Por ce sera l’un l’autre conoisant. (B. N. 2495, f° 125.) Mais le Roland n’indique encore rien de semblable, et c’est une probabilité de plus en faveur de ceux qui le croient antérieur aux croisades.

3093. Orie-flambe. Nous allons résumer, en quelques propositions, les derniers travaux sur les origines de l’oriflamme : 1° la plus ancienne représentation de l’oriflamme nous est offerte par les mosaïques du triclinium de Saint -Jean- de- Latran, à Rome. (IXe siècle.) = 2° Sur l’une de ces deux mosaïques, on voit Charlemagne recevoir des mains de saint Pierre une bannière verte qui est l’étendard de la ville de Rome ou des papes. (V. fig. 1 ci-contre et le Charlemagne d’Al-

Fig. 1.