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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/335

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Sur leurs écus sont mille signes divers, qui les font reconnaître,
Leurs lances sont fortes, et dur en est l’acier ;
Jusqu’aux ongles ils sont armés de mailles de fer.
Ils montent à cheval : « La bataille ! la bataille ! » s’écrient-ils ;
Puis : « Monjoie ! » Charlemagne est avec eux.
Geoffroi d’Anjou porte l’oriflamme,
Qui jusque-là avait nom Romaine, parce qu’elle était l’enseigne de saint Pierre ;
Mais alors même elle prit le nom de Monjoie.Aoi.

CCLVI

L’Empereur descend de son cheval
Et se prosterne sur l’herbe verte ;

Fis ?. 2.

phonse Vetault, Mame, 1877, frontispice. ) — 3° Dans la seconde mosaïque, le même Charlemagne reçoit, des mains du Christ, une bannière rouge qui est l’étendard de l’Empire. (Fig. 2.) = 4° Mais il est arrivé que l’auteur du Roland et nos autres poètes ont confondu entre elles les deux bannières. Dans la bannière rouge, ils ont vu la bannière des papes, celle de saint Pierre, celle qui a nom Romaine. = 5° Plus tard, vers la fin du XIe siècle, lorsque les rois capétiens furent devenus comtes du Vexin et ’avoués de l’abbaye de Saint-Denis, ils nouèrent le souvenir du vieil étendard ronge de Charlemagne avec le fait de cette oriflamme nouvelle qu’ils allaient prendre à Saint-Denis. Bref, il y eut fusion ou confusion entre l’oriflamme carlovingienne et l’oriflamme capétienne. Et c’est ainsi que nous arrivons au XIIe siècle, époque où la question cesse d’avoir pour nous un véritable intérêt. Voir les Recherches sur les drapeaux français, de M. Gustave Desjardins, pp. 1 -8, et le Drapeau de la France, de M. Marius Sepet, pp. 21 et suiv.

8095. Munjoie. Ce mot présentant plusieurs difficultés qui n’ont pas encore été suffisamment éclaircies, nous allons exposer les différents systèmes auxquels