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XIX

BALATA. — LE PHANAR. — BAIN TURC


Si je faisais un voyage d’antiquaire au lieu d’une tournée d’artiste, j’aurais pu, à grand renfort de bouquins, disserter longuement sur les emplacements probables des anciens édifices de Byzance, les reconstruire d’après quelques fragments douteux perdus sous des agrégations de baraques turques, et rapporter à ce sujet un certain nombre d’inscriptions grecques qui m’auraient donné l’air fort savant ; mais je préfère un croquis fait sur nature, une impression réelle, sincèrement rendue. Ainsi je n’entrerai pas dans le détail de chaque porte antique, et je ne chercherai pas l’endroit précis où tomba le malheureux Constantin-Dracosès, endroit marqué, dit-on, par un arbre gigantesque, poussé dans le rempart. Ces portes s’ouvrent à travers de grosses tours massives et sont ornées de quelques colonnes d’ordre composite sentant la décadence byzantine, et dont le fût est souvent emprunté à quelque temple antique, la