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Page:Gautier - Constantinople, Fasquelle, 1899.djvu/286

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XXIII

LE SÉRAIL


Lorsque le sultan habite un de ses palais d’été, il est loisible, au moyen d’un firman, de visiter l’intérieur du sérail. Sur ce mot sérail, n’allez pas rêver du paradis de Mahomet. — Le sérail est un mot générique qui veut dire palais, et il est parfaitement distinct du harem, habitation des femmes, asile mystérieux où nul profane ne pénètre, même quand les houris sont absentes. — On se réunit ordinairement une dizaine de personnes pour accomplir cette tournée, qui nécessite de nombreux bacchichs dont le total ne peut guère être moindre de cent cinquante à deux cents francs ; un drogman commun vous précède et règle avec les gardiens des portes tous ces détails ennuyeux ; il vous vole assurément ; mais, comme on ne sait pas le turc, il faut bien en passer par là. On doit avoir soin d’apporter avec soi des pantoufles ; car si, en France, on ôte son chapeau en entrant dans un endroit respectable, en Turquie on ôte