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XXV

L’ATMEÏDAN


L’Atmeïdan, qui s’étend derrière les murs du sérail, est l’ancien Hippodrome. — Le vocable turc a précisément la même signification que le vocable grec, et veut dire : arène des chevaux. — C’est une vaste place, bordée d’un côté par la muraille extérieure de la mosquée du sultan Achmet, percée de baies grillées, et sur les autres faces par des ruines ou des bâtiments incohérents ; dans l’axe de la place s’élèvent l’obélisque de Théodose, la colonne Serpentine et la Pyramide murée, faibles vestiges des magnificences dont rayonnait autrefois cette enceinte splendide.

Ces ruines sont à peu près tout ce qui reste à la surface du sol des merveilles de l’antique Byzance. — L’Augustéon, le Sigma, l’Octogone, les Thermes de Xeuxippe, d’Achille, d’Honorius, le Milliaire d’or, les Portiques du Forum, tout cela est enfoui sous ce manteau de poussière et d’oubli dont s’enveloppent les villes mortes ; l’œuvre du temps a été