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XXVI

L’ELBICEI-ATIKA


Sur l’Atmeïdan, en face de la mosquée d’Achmet, s’élève, près du Mecter-Kané (dépôt des tentes), une maison turque d’assez belle apparence : c’est l’Elbicei-Atika, ou Musée des anciens costumes ottomans ; — ce Musée, récemment ouvert au public, est précédé d’une cour où s’épanouit une fraîche verdure, où gazouille l’eau d’une fontaine dans un bassin de marbre : s’il n’y avait sous la porte un employé chargé de percevoir le prix des billets d’admission, on pourrait se croire dans le conak d’un bey. Rien n’est plus agréablement tranquille que ce vestiaire rétrospectif du vieil empire turc : l’ombre et le silence du passé baignent ce calme asile de leurs nuances douces ; en mettant le pied dans l’Elbicei-Atika, on rétrograde du présent dans l’histoire.

Sur le palier, comme enseigne ou comme sentinelle, on aperçoit d’abord un yenitcheri-kollouk-néféri, c’est-à-dire un janissaire de corps de garde. Au temps de la puissance des janissaires, on ne passait pas devant un poste de cette