Page:Gautier - Constantinople, Fasquelle, 1899.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
CONSTANTINOPLE.

versée ; ses doigts, que j’effleurai, étaient froids et doux comme ceux d’un singe.

Fatiguée de courir, notre petite troupe s’installa devant un café dans le Bezestin, où nos circonvolutions nous avaient ramenés, et nous restâmes là à voir défiler sous nos yeux, jusqu’à l’heure du départ, la procession bizarrée des Turcs, des Persans, des Arabes de Syrie et d’Afrique, des Arméniens, des Kurdes, des Tatars, des Juifs, dans des costumes quelquefois splendides, souvent déguenillés, mais toujours pittoresques. Jamais kaléidoscope plus varié ne tourna sous un œil curieux, et nous vîmes là, en une heure, représentés par des échantillons authentiques, tous les types de l’Orient, sans en excepter l’Inde. Je vous ferais bien de chacun de ces personnages une description détaillée, si je n’avais peur de n’être pas rendu à temps à bord du Léonidas ; mais nous les reverrons à Constantinople, où je compte faire un séjour assez prolongé.