Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour leur beauté, d’un vieux guerrier nommé Find, voyant dans une rencontre les hommes de leur tribu faiblir et hésiter, arrachèrent brusquement leurs voiles, avec une sublime impudeur, et se jetèrent, demi-nues, au milieu des combattants.

— Ne fuyez pas, guerriers, leur crièrent-elles, car nous vous fuirions comme des êtres vils et indignes d’amour.

Précipitez-vous sur l’ennemi et triomphez, habillez-vous de cette bataille, comme d’un vêtement de sang et d’or.

Alors ce sera dans nos bras que vous vous reposerez de la victoire.

Les guerriers, enthousiasmés, reprirent le combat, et la tribu fut victorieuse.

Dans ces temps, on n’écrivait pas encore, et la tradition orale transmettait, d’une génération à l’autre, l’histoire des héros et les chants des poètes. Aussi, bien des œuvres ont disparu ; bien des noms se sont perdus dans l’oubli ; quelquefois, au contraire, les noms seuls sont restés dans les mémoires.