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Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/119

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— Ah ! fils de Djadis, dans quel avilissement êtes-vous tombés ! Est-ce bien possible ? vous supportez, sans mourir de rage, qu’on outrage ainsi vos fiancées, vos épouses ! et vous êtes des hommes, et plus nombreux que les fourmis ! Ah ! vous n’êtes plus dignes de vivre, si vous ne préférez pas mille fois la mort à cette soumission infâme. Non, vous n’êtes plus des hommes ! allez vous faire parfumer, endossez des habits de femmes, noircissez-vous les yeux de Kh’ol et ravaudez des hardes. Que n’êtes-vous en effet des femmes, et que ne sommes-nous des hommes ! nous vous apprendrions votre devoir ; mais, sachez-le, nous n’éprouvons que du mépris et du dégoût pour ceux qui ne savent pas lever orgueilleusement la tête et nous défendre.

Cette noble colère éveilla un écho dans l’âme ulcérée des Djadis ; le frère et le fiancé d’Ofaira se mirent à la tête d’un complot : on attira Imlyk dans un piège, et il fut massacré avec tous ses courtisans.