Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/159

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défense d’Aïchah, les autres pour l’accuser ; ils avaient échangé des paroles violentes, s’étaient porté des défis, en étaient venus aux coups. À grand’peine, l’apôtre de Dieu, descendant de la chaire, avait apaisé le tumulte, et, déclarant qu’il voulait mettre un terme à cette affaire par une décision définitive, il avait appelé Aly, son cousin, et se dirigeait avec lui vers la demeure d’Aïchah, pour la juger.

— J’ai pris un chemin plus court, ajouta Abou-Bekr accablé, et en toute hâte je suis venu t’avertir ; mais je ne les précède que de quelques minutes et je ne peux détourner le coup qui te menace.

— Même condamné, l’innocent ne doit pas courber le front, dit fièrement l’épouse du Prophète.

Déjà le maître avait franchi le seuil du logis. Aly écarta un rideau et appela la jeune suivante, Bouraïra, pour l’interroger.

— Hélas ! ils vont la torturer ! s’écria Aïchah, en voyant qu’Aly était armé d’un fouet.