Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/232

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meneurs, légèrement ahuris, oscillent de nouveau et se remettent en marche, en se communiquant leurs impressions.

Il serait curieux d’entrer dans la mosquée (même si nous sommes obligés d’abandonner nos chaussures à la porte), afin de voir, sous le jour adouci par les vitraux, les fidèles, prosternés sur de petits tapis, récitant leur prière, le visage tourné vers la Mecque. (De la rue du Caire, pour être bien orienté, il faut regarder vers l’École militaire, dans la direction du Jardin des plantes.)

La porte de la mosquée est fort curieuse, elle est authentique, paraît-il, et date du xve siècle. Mais elle résiste à la poussée : elle est fermée, méchamment fermée, aux giaours. Après tout, c’est peut-être simplement parce que l’intérieur n’est pas terminé.

De cette place, la perspective est charmante ; la rue s’enfonce, irrégulière et anguleuse, avec ses maisons aux crépissages blancs ou bleuâtres, ses façades tout unies, moins de rares moulures aux cintres des portes, et dont