Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/249

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ronne, une sorte d’écran de plumes noires. Le haut du corps est nu, d’un modelé exquis, malgré la gracilité des formes ; un corselet de velours brodé cache les seins et enferme la taille, sans la serrer ; un caleçon violet, moucheté de blanc, s’arrête au genou, et par-dessus s’enroule un pagne d’étoffe ramagée, noué par une longue écharpe jaune soufre, ou rose, se prolonge en une traîne étroite, qui leur embarrasse les pieds ; au sommet du bras un bracelet d’or est fermé par un papillon ; les jambes et les pieds nus sont frottés d’une poudre qui les rend d’un jaune différent de celui des épaules.

Les danseuses se sont rangées sur une ligne et font au public un salut de la main ; l’orchestre reprend l’air de tout à l’heure, et la danse commence.

Oh ! comme cela doit venir de loin !

Siva, le destructeur, a dû, le premier, voir, de ses yeux de pierreries cette prière, mimée devant son autel arrosé de sang. Est-ce une danse ? à peine : des torsions des bras et des