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Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/261

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seyant à la place qu’il avait quittée tout à l’heure.

Brusquement sa tristesse se changea en colère. Il fit appeler son premier ministre.

Le Nai-Daï-Tsin accourut, courbant le dos, et tout en débitant son compliment, vit le sombre visage du maître et n’augura rien de bon. Le prince garda un moment le silence, comme s’il hésitait à donner un ordre extravagant ; mais après un mouvement d’épaules irrité, il parla d’une voix dure.

— C’est demain la fête de ma fille, dit-il. Je veux, vous entendez, je veux, qu’au jour levant, les arbres et les buissons du parc, et de toute la campagne environnant le palais soient couverts de fleurs, comme aux premiers mois du printemps. Allez !

— Vous serez obéi, maître, dit le ministre en sortant à reculons.

Mais une fois sorti, consterné, anéanti, il laissa baller ses bras dans les longues manches qui les cachaient.

— C’est l’exil, c’est la mort ! murmura-t-il.