Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/269

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— La princesse désire-t-elle rentrer par les collines ou par les vergers ? dit-il.

— Par les vergers, répondit la jeune fille ; c’est plus loin, mais ce doit être bien plus beau.

On prit par les vergers et, en effet, c’était plus beau encore que ce qui s’était montré jusque-là.

Mais voici qu’un prunier rose attira spécialement l’attention de la princesse.

— Ah ! je veux emporter une branche de cet arbre-là ! s’écria-t-elle ; je veux un souvenir de cette féerique promenade.

— Pour le coup, la supercherie va être découverte, pensa le prince en jetant un regard de détresse au ministre.

Le ministre n’avait ni pâli ni tremblé.

— À moi l’honneur de la cueillir pour vous, disait-il en s’inclinant devant la jeune fille.

Il piqua son cheval, courut au prunier, et revint avec une branche superbe. La princesse la saisit, l’aspira, y plongea son visage : c’étaient bien des fleurs de prunier, toutes