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Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/349

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même rebelle, il aimait ainsi, il fallait la briser, la chasser de sa pensée, à jamais !

Avec une sorte de rugissement, où il y avait autant d’amour que de désespoir, il la saisit dans ses bras, l’étreignit, avec une violence folle, comme pour s’écraser le cœur, l’aspira de tout son souffle, afin de boire en une seule fois toute l’ivresse qu’elle pouvait donner.

Puis la frénésie de cette nuit, où pleurait un adieu suprême, s’alanguit dans un lourd accablement, qui submergea colère et rancune. Il n’était sûr de rien, en somme ; peut-être s’était-il mépris en attribuant une pensée homicide au regard de la captive. Rien ne prouvait qu’elle fût coupable.

Il ferait émousser la pointe des ciseaux d’or, arrêter les branches, par une virole qui les empêcherait de se fermer, et, demain, on les replacerait au même endroit.

S’il s’était trompé, s’il avait soupçonné injustement la bien-aimée, il pourrait donc encore souffrir de cet amour, dont la torture, il le savait bien, était le meilleur de sa vie !