Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/69

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tyris, toute semblable à elle-même, merveilleusement parée et rayonnante de joie.

— Il faut que Horus choisisse entre toi et elle, dit Aménâa. S’il se trompe, tout est fini. Va, cours vers ton père, et qu’Isis vous protège !

Le pharaon, dans un char tout orné d’or, marchait à côté de la fiancée.

Tantyris se jeta au-devant des chevaux, qui, effrayés, se cabrèrent, et elle sauta dans le char, s’abattit sur la poitrine du roi.

— Père ! père ! cria-t-elle, reconnais ton sang, sauve-moi de toutes ces épouvantes. Celle-ci n’est pas ta fille, c’est un fantôme horrible, qui usurpe ma forme et prend ma place !

— Ma fille ! murmurait le roi, dans quel état !… Mais comment se peut-il ?…

Et il regardait tour à tour celle qu’il avait dans ses bras, et la fausse Tantyris, qui se penchait hors de la litière, et disait d’une voix douce et mélodieuse :

— C’est sans doute une pauvre folle ; sur-