Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/90

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une tunique couleur de safran, un manteau noir constellé d’or.

Gathaspar salue, en appuyant la main sur son cœur ; mais le vieillard lui fait un signe mystérieux, et le roi, reconnaissant un mage comme lui, s’approche et le baise sur la bouche.

— Mon fils, dit le vieux mage, tu as vu comme moi Tzegel et Koracht, les planètes amies du jour, et l’étoile chevelue qui nous annonce un nouveau soleil, et, comme moi, tu vas le saluer ?

— N’es-tu pas Melkone, roi de Tharsis ?

— Aussi sûrement que tu es le roi d’Arabie, Gathaspar !

— Nous sommes égarés, n’est-ce pas ? l’étoile a disparu derrière ces hauts pics, et le ciel, couvert de nuées, ne nous permettra pas de la revoir ce soir.

Tandis qu’ils parlent ainsi, l’on voit s’avancer sur l’une des routes rayonnant du carrefour, un homme à cheval suivi d’un seul écuyer. Le nouveau venu a le visage merveil-