Page:Gautier - Fusains et eaux-fortes.djvu/106

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UN FEUILLETON A FAIRE


Aucun artiste n’a certainement les jouissances d’amour-propre de l’acteur. Quand je dis l’acteur, l’épithète de bon est sous-entendue. Sa gloire lui est escomptée sur-le-champ, et il n’a pas besoin d’attendre d’être un buste de marbre pour être triomphalement couronné de lauriers. Les bouquets pleuvent sur lui de l’avant-scène, les mains gantées de blanc des fashionnables et des belles dames ne dedaignent pas de se rapprocher en sa faveur on le fait revenir après la chute du rideau, au grand mécontentement du commissaire de police ; on crie, on trépigne, on hurle, on cogne le plancher avec sa canne, on casse les banquettes on mettrait volontiers le feu au théâtre pour lui exprimer plus chaudement son admiration ; je ne pense pas que l’on en ait jamais fait autant pour M.  de Chateau-