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LE CHEMIN DE FER.

rasses à élever, des entassements babyloniens pour éviter cinq à six pouces de déclivité.

La rapidité de la communication ne pourra jamais compenser des frais si énormes ; et qu’importe, après tout, que l’on ait une chose dans deux jours ou dans huit ? On en est quitte pour la demander plus tôt, et même la continuité des arrivages vous dispense de cette précaution. Quant à la question du bon marché, elle est nulle ; les compagnies qui exécuteront les chemins de fer seront obligées d’exiger un tarif exorbitant pour ne pas se ruiner et les transports reviendront à un prix aussi élevé qu’auparavant. Mais laissons là toutes ces considérations mélassigènes qui sentent le commerce et l’industrie, n’empiétons pas sur les droits de messieurs de l’économie et de l’utilité ; bornons-nous à décrire, ce qui est de notre métier ; mais avant de commencer, qu’on nous permette encore une question : Si les chemins de fer et les machines à vapeur prennent cette extension que rêvent certains enthousiastes, trouvera-t-on du charbon de terre pour faire marcher tout cela ? Le charbon ne se plante pas, et il faut des milliers d’années avant que de nouveaux courants de minerai se forment dans les veines des filons épuisés les forêts ont déjà disparu ; comment fera-ton lorsque tout le charbon de terre et toute la houille seront consumés ? L’homme pourra-t-il découvrir un autre combustible ou créer une nouvelle bête de