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PRÉFACE

POUR LA TURQUIE

DE CAMILLE ROGIER


Si jamais quelque chose a ressemblé à un récit des Mille et une Nuits, si une cité de la terre peut réaliser cet idéal féerique que l’Europe a peine à concevoir, mais que l’Orient accepte sans peine, c’est Constantinople, à son premier aspect, quand on arrive par le Bosphore.

On dirait d’une immense décoration, et en cela on ne se tromperait pas tout à fait ; il suffit de mettre le pied sur ce rivage étrange, de gravir ces rues étroites et montueuses, d’aborder ces palais fragiles, pour se convaincre qu’il n’y a là, en effet, qu’une perspective d’opéra.

Mais faut-il nier l’impression d’un spectacle sublime, parce qu’on est admis à en visiter les coulisses poudreuses ? Les Turcs ont évidemment le