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Page:Gautier - Isoline et la Fleur Serpent, Charavay frères, 1882.djvu/112

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ISOLINE

neur que vous lui faites et vous aurez, d’ici à huit jours une réponse dictée par elle. »

Le jeune homme ne pouvait que se retirer après cette entrevue très correcte. Malgré lui il était inquiet pourtant, craignait un piège. Cet homme, en dépit de son apparente lucidité, lui faisait l’effet d’un fou ; il était visible qu’une grande douleur d’où était née cette horreur inexplicable pour l’héritière de son nom, avait brisé à jamais sa vie et que le temps n’avait rien adouci, rien fait oublier. L’idée fixe qui le dévorait était devenue une manie. Gilbert sentait tout à craindre, il regrettait ce mouvement de convenance mondaine, que son respect pour Isoline lui avait suggéré ; il devait l’emmener comme elle le voulait, et n’agir qu’après l’avoir mise à l’abri de tout danger.

Il courut chez les Damont qui partagèrent ses craintes.

Pourtant si le baron n’avait pas menti, il y avait tout à espérer, il fallait en tous cas patienter huit jours. Ils furent des mois d’enfer pour le malheureux amant qui vit revenir ses accès de fièvre.